Avec la création du Réseau des Cités de la Gastronomie notre pays se dote d’un outil original de mise en valeur de sa culture alimentaire. Pour la première fois des lieux de culture sont intégralement dédiés à la connaissance du patrimoine gastronomique et à sa transmission.
Reflet de la diversité des patrimoines gastronomiques
La France, riche de la diversité de ses agricultures, du foisonnement de ses cultures culinaires et de la vitalité de ses patrimoines gastronomiques, s’est doté de plusieurs équipements vivants dédiés aux cultures culinaires de France et du monde.
Quatre villes Dijon, Lyon, Paris-Rungis et Tours, ont uni leurs compétences et mis en commun leurs énergies pour inventer un outil original et performant de transmission et de mise en valeur de notre patrimoine gastronomique. Pour la première fois le patrimoine alimentaire est placé au cœur d’équipements culturels de premier ordre. L’émergence des Cités de la Gastronomie, ces nouveaux lieux de culture entièrement et pleinement consacrés aux patrimoines alimentaires, illustre l’attachement de la France à promouvoir une dimension essentielle de sa culture.
La mise en réseau des équipements culturels qui vont émerger dans les prochaines années (2017-2024) répond de la plus belle des façons aux engagements qui découlent de l’inscription par l’Unesco du « repas gastronomique des Français » au patrimoine de l’humanité (16 novembre 2010).
Le dossier d’inscription précise en effet que des mesures devront être mises en œuvre pour permettre la « création d’un équipement culturel pluridisciplinaire, à dimension nationale et internationale, (qui) contribuera à sensibiliser le public à l’histoire, aux fonctions et valeurs du repas, ainsi qu’à la vitalité de ses expérimentations en France et dans le monde. Cet équipement culturel pourrait être un espace vivant favorisant par des activités pédagogiques (ateliers, production éditoriale), artistiques et documentaires (expositions rencontres, discussions), une meilleure connaissance de la pratique culturelle et sociale du repas gastronomique des Français, de ses rites et plus largement des traditions des repas des communautés partout dans le monde ».
Le repas, entendu comme « une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes », expression du bien être ensemble autour de la table, est ainsi tout naturellement au cœur des Cités de la Gastronomie. La mise en valeur du repas en particulier et du patrimoine gastronomique dans son ensemble constitue le socle commun des Cités de la Gastronomie. Les équipements culturels nouvellement créés s’attacheront tous à promouvoir les métiers, les filières et les savoir faire, à développer l’offre de formation professionnelle, à encourager la recherche et l’innovation, à stimuler l’éducation au goût et à sensibiliser le plus grand nombre aux bienfaits du bien manger ensemble.
Un outil fédérateur
Le Réseau des Cités de la Gastronomie ambitionne de devenir un outil original et fédérateur au service de la culture alimentaire et du patrimoine gastronomique de la France. La Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires (MFPCA) qui a élaboré puis proposé la création de la Cité de la Gastronomie, a souligné, tout au long du processus d’évaluation et d’analyse des candidatures, la compatibilité des différents projets et leur évidente complémentarité.
Le Réseau des Cités de la Gastronomie, tout en respectant l’autonomie de gestion de chaque établissement, ouvre des perspectives stimulantes en matière de coopération et de valorisation des patrimoines culturels alimentaires. C’est ainsi, qu’en s’appuyant sur les thématiques et axes de travail développés, souvent de longue date, par chacun des sites, le Réseau renforcera les actions des Cités de la Gastronomie et garantira le bon respect de l’intérêt général.
La force du Réseau réside dans sa capacité à initier des projets communs notamment en faveur d’une meilleure connaissance du repas gastronomique et de ses valeurs telles qu’elles ont été distinguées par l’Unesco et inscrites au patrimoine de l’humanité.
Véritable outil de coordination et de développement, le Réseau des Cités de la Gastronomie agira en faveur de ;
– la co-production d’événements et d’expositions pluridisciplinaires.
– l’organisation concertée de rencontres internationales.
– la conception et l’animation d’une plateforme numérique d’informations et de ressources du repas gastronomique des Français
– la réalisation de programmes audiovisuels et web documentaires.
– la mutualisation des expertises dans les domaines de la recherche scientifique et de la formation professionnelle.
– la conception d’études et d’enquêtes de grande envergure (recensement et documentation sur les pratiques alimentaires contemporaines).
– l’accueil en résidences, au sein des différents sites, de cuisiniers, designers, sommeliers, artistes ou critiques.
– la coordination et de la mise en œuvre de commandes publiques nationales.
– l’itinérance et la diffusion en France et à l’étranger des événements culturels co-produits.
– la promotion sur la scène culturelle internationale des Cités de la Gastronomie et de leurs missions.
Le Réseau des Cités de la Gastronomie développera des politiques de coopération ambitieuses afin d’amplifier les atouts de chaque site et de mettre en valeur les expérimentations probantes dans les domaines de l’éducation, de la transmission et de la formation professionnelle.
La dynamique des pôles moteurs
Chacune des Cités de la Gastronomie a construit un programme spécifique qui lui confère un rôle moteur dans des domaines d’intervention légitimes et pertinents. La mise en valeur d’axes de travail privilégiés mais non exclusifs permet d’affirmer l’identité de chacune des Cités de la Gastronomie au sein d’un Réseau dynamique. Le Réseau des Cités de la Gastronomie accompagne la définition et le développement de plusieurs « pôles moteurs » dont certains ont d’ores et déjà été identifiés ;
– La Cité de la Gastronomie et du Vin de Dijon, en liaison étroite avec l’Institut de la vigne et la chaire Unesco « culture et traditions du vin » constituera le pôle moteur en matière de valorisation et de promotion de la culture de la vigne et du vin.
– La thématique associant alimentation et santé caractérise le pôle moteur animé par la Cité de la Gastronomie au sein de l’Hôtel Dieu de Lyon.
– Inscrit dans un territoire de grande diversité environnementale et culturelle, la Cité de la Gastronomie Paris-Rungis valorisera une alimentation durable et une gastronomie responsable autour de la pratique sociale du repas.
– Le site de Tours sera un pôle moteur dans le domaine des sciences humaines et sociales avec la constitution d’une Université des sciences et des cultures de l’alimentation.
Le Réseau des Cités de la Gastronomie s’engage à célébrer les dimensions sociales et culturelles de la gastronomie, à offrir un écrin unique aux métiers de bouche et aux savoir-faire culinaires, à renforcer l’attractivité des territoires, à développer l’offre touristique et contribuer, dans un contexte de standardisation des modes de vie, à affirmer une « exception culturelle » française.
Une structure souple et rapidement opérationnelle
La MFPCA en étroite collaboration avec les responsables de chacune des Cités de la Gastronomie a précisé le périmètre d’intervention et les missions du Réseau. La MFPCA coordonne les travaux relatifs à la programmation culturelle, éducative et scientifique du Réseau à travers notamment l’animation du comité de pilotage réunissant les porteurs des 4 projets de Cités de la Gastronomie ainsi qu’un représentant de chacun des deux ministères associés, de la Culture et de l’Agriculture.
Les Cités de la Gastronomie en quelques dates
Octobre 2006 : la France ratifie la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
16 Novembre 2006 : lancement à l’initiative de l’IEHCA de la candidature française visant à faire inscrire par l’Unesco un élément du patrimoine gastronomique sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
15 Janvier 2010 : la France dépose officiellement le dossier de candidature du « repas gastronomique des Français »
16 Novembre 2010 : inscription par l’Unesco du « repas gastronomique des Français » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (consulter ici le dossier). Lancement de l’appel à manifestation d’intérêt en vue de la création d’un grand équipement culturel dédié aux cultures culinaires de France et du monde, la Cité de la Gastronomie.
Juillet 2012 : réception par la MFPCA des dossiers de candidatures de six collectivités territoriales.
Octobre 2012 : audition des porteurs de projets (consulter ici la lettre de Mission des ministères à la MFPCA).
Janvier 2013 : la MFPCA remet ses premières conclusions au gouvernement et préconise la création d’un dispositif original autour d’un réseau des Cités de la Gastronomie. Demande d’informations complémentaires aux villes candidates concernant la programmation culturelle, le financement des projets et le calendrier de mise en œuvre.
19 Juin 2013 : lancement officiel du Réseau des Cités de la Gastronomie réunissant les villes de Dijon, Lyon, Paris-Rungis et Tours.
Décembre 2014 : Premier Rendez-Vous du Réseau des Cités de la Gastronomie initié à Paris (ministère de l’Agriculture) suivront Tours (mai 2015), Dijon (novembre 2015), Lyon (mai 2016) puis à nouveau à Paris (novembre 2016) pour clore le 1er cycle.
Septembre 2016 : inauguration de la Villa Rabelais, « premier étage de la fusée Cité de la Gastronomie de Tours Val de Loire ».
Pour en savoir plus :
Dossier de presse de lancement du Réseau des Cités de la Gastronomie.
Le réseau des cité de la gastronomie sur le site du ministère de l’agriculture et de l’alimentation.